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Du Golden Rock à Hpa-an en serrant les dents

Après nos périples dans le nord du pays du côté du lac Inlé et de Bagan, nous voulions passer par le Golden Rock, l’un des lieux les plus visités de la Birmanie.

La Kyaiktiyo pagoda attire les touristes mais surtout les bouddhiste. Ce lieu de pèlerinage est devenu l’un des lieux les plus reconnaissable de Birmanie grâce à son rocher qui semble prêt à quitter son socle, un peu à la manière de la boule de beurre de Mamalipuram en Inde.

Nous n’étions pas les seuls à vouloir visiter ce golden rock, c’est le moins qu’on puisse dire. Sous un soleil de plomb, nous prenons donc place dans un camion (ou plutôt sur) sur les bancs en bois encore vides. 25 minutes plus tard, départ du camion plein à craquer.

Le chemin est long jusqu’au sommet et la route sinueuse. Pourtant, après une demi-heure, le camion s’arrête et l’un des organisateur nous pointe du doigts et nous demande de descendre en nous disant que le trajet est fini.

Malgré nos complaintes répétés, il nous explique que tout le monde va descendre, mais qu’on voudrait que NOUS, on descende d’abord.

A peine un pied posé au sol, le camion repart, toujours comble, vers le sommet.

Derrière ce bobard se cache en fait une mesure de sécurité qui vise les occidentaux… le chemin supérieur, semble-t-il plus dangereux, doit désormais être effectué à pied. On pensera ce qu’on veut du fait que les locaux ne « bénéficie » pas de cette sécurité.

Il nous faudra bien 1h de marche en côte seche et 2 litres d’eau pour arriver au sommet. Alors que seulement quelques mètres nous séparent de la pagode, il nous faut bien regarder où nous posons les pieds : les dalles noires sont brulantes, nous laissant uniquement la possibilité de sauter d’une dalle blanche à l’autre.

Enfin arrivés devant le rocher, Elodie est un peu dégoutée : alors que plusieurs garçons touchent à pleine main la dorure, l’accès est interdit aux femmes. Même si cette interdiction n’empèche pas directement de profiter du lieu et de son impressionnante vue, cela semble être un peu dur à avaler après l’heure de marche et la chaleur. C’est elle qui tenait à voir ce lieu et la voilà interdite d’accès, et forcée de porter le batik.

Mais bien vite nous oublions cette petite déception pour profiter du lieu et poser avec une famille birmane qui pour l’occasion a recruté un photographe rien que pour prendre quelques photos avec Elodie.

Pas emballé par la ville de Kyaiktiyo, nous décidons de partir un peu plus tôt pour Hpa-An. Il nous faudra 35 minutes en moto, avec nos gros sacs pour arriver au carrefour. Malgré l’assurance du responsable de « l’agence de voyage » (c’est vite dit), aucun bus ne s’arrête et vers 18h nous nous demandons si nous n’allons pas devoir dormir sur place. Finalement, un mini-camion accepte de nous prendre sur le toit, coincé entre 6 autres personnes et un pneu, en proie aux insectes et aux rafales de vent.

Nous arrivons à Hpa-Han vers 22h30 exténué par notre journée. Le voyage en camion était amusant mais crevant, et dès 19h sans lumière.

Pourtant, le plus dur restait à faire.

Le conducteur, sans parler un mot d’anglais, nous aide à trouver notre hotel, repéré dans le Lonely. Complet.

Pas grave, il en connait un deuxième. Lui aussi complet.

Il nous faudra 90 minutes pour faire l’ensemble des 8 hotels du bled, pour comprendre que toutes les chambres ont été prises d’assaut sans vraiment savoir pourquoi.

Il est déjà trop tard pour aller sonner chez les moines (qui se lèvent vers 4h du matin). Nous reste donc la solution de la police, pour dormir en prison. Après regard approbateur, nous somme d’accord : plutôt dormir dehors.

Nous rencontrons alors deux birmans qui prennent la relève du conducteur bien désolé de n’avoir pu nous aider. Il semble qu’une chambre soit disponible dans un hotel.

En montant nous comprenons vite, il s’agit d’un hotel pour birmans (les hotels ne sont pas « mixtes ») et quand le type à l’accueil nous voit, on comprend vite que l’affaire est loin d’être réglée. 40 minutes plus tard, après de nombreux échanges et l’appel du grand manitou, nous sommes autorisés à prendre une chambre mais avec une réserve : il vous faut quitter la chambre à 7h du matin et éviter qu’on vous voit.

Ok, merci, on veut se coucher au plus vite sur… ben cette planche en bois. Déjà 1h30.

Le lendemain matin, les deux birmans qui nous avaient escorté et permis d’avoir cette chambre nous attendaient à 7h pile devant l’hotel pour nous offrir le petit déjeuner… une bonne assiette de riz frit aux épices.

Heureusement pour nous, les hotels avaient des chambres pour les jours suivants et nous avons pu rester 3 jours à visiter les splendeurs du coin avant de revenir à Yangon.