Après plus de 2 mois passés en Inde, nous avions prévu de mettre le cap vers l’est. Mais avant de quitter le sous-continent indien, j’avais envie de mettre un pied au Bangladesh. Un coin que Xuoan m’avait donné envie d’explorer et une étape originale (on ne compte plus les gens surpris, y compris les indiens, quand on leur apprenait notre destination).
Nous ne sommes restés qu’une dizaine de jours au Bangladesh et si nous avons pu apercevoir de véritables splendeurs, nous ne pouvons nier quelques difficultés à arpenter le pays.
Après quelques jours passés à Dhaka ou nous étions magnifiquement accueilli par un couple d’expatriés (Sam & Bill), nous voilà à l’assaut du nord-est. Cap sur Srimangol tout d’abord et son parc national (plutôt joli), ainsi que ses plantations de thé.
Nous zappons Sylhet ensuite pour arriver directement là ou nous voulions passer quelques jours : Sunamganj. Malgré le peu d’infos disponibles sur le tourisme de ce pays (le Lonely Planet du Bangladesh est d’ailleurs nul, c’est suffisamment rare pour devoir être signalé) les wetlands nous semblaient un joli objectif à atteindre.
De Srimangol, c’est 3 bus que nous devrons prendre, ainsi qu’un tuk tuk pour traverser Sylhet car les connexions sont à l’opposé. S’en suit un questionnaire suspicieux à l’hôtel pour nous laisser une chambre double (« you married ? ») et de grands yeux quand on évoque l’idée d’aller voir les wetlands. Pas une agence de voyage et à première vue rien de simple pour y aller. Il faudra faire dans le compliqué, donc.
Un premier gars dans la rue nous amène au chef du restaurant du coin. Lui semble un peu plus à l’aise et nous indique une table ou nous asseoir pour nous renseigner. Attablés, 3 hommes commencent a nous faire la conversation. L’un est fashion designer et habite juste derrière. C’est lui qui parle le mieux l’anglais. Après 25′ à nous poser des questions et à nous offrir à manger, ils nous demandent ce que l’on veut. Là encore, questionnement, vu que les hommes ne sont absolument pas dans le tourisme… mais l’un des 3 habite a coté du petit port qui semble être le point de départ de notre aventure. Mais après enquete, un voyage en bateau tout du long nous couterait les yeux de la tete. Déception. Pour nous remonter le moral, Mahmoun, un autre des 3 gus nous fait faire la tournée des grands ducs, nous présente a tout le monde et nous offre (après le diner), du tissu et un t-shirt.
De retour a l’hôtel, nous retrouvons un des garçons qui trainait la 2h avant et qui nous avait dit qu’il allait voir comment y aller. Tuhyn nous parle de moto (que nous ne conduisons pas) et finit par nous dire : « c’est bon, j’ai une moto, vous montez derrière et je vous conduit… mais a une condition : vous mangez chez moi le soir ». Combien pour la journée ? Rien… pas d’argent. Bon.
Le lendemain, c’était bien ca. Moto, puis bateau 40 minutes, puis re-moto 2h a 3 sur une bécane en état moyen, sans casque bien sur, et sur une route chaotique. 20 minutes après le départ, crevaison.
Nous trouvons un village ou réparer et c’est bien 60 personnes qui nous entourent alors que nous prenons un chai. Pas un mot ne sort de leur bouche. Uniquement de la curiosité.
La route est superbe, verte. Le soleil franc et agréable. De nombreux villages longent la route et font du trajet de 2h un véritable bonheur malgré les conditions de sécurité et de confort plus que précaires (une fois la nuit tombée, il fallait rallumer la lumière du phare en tapant dessus).
Au bout du chemin, un bateau nous attend et peut démarrer tranquillement son voyage entre terre et eau alors que nous sommes en fin de saison sèche. Nous savons déjà que même si le trajet a été éprouvant ce voyage méritait d’être vécu.
Un peu plus d’une heure après nous arrivons dans un minuscule village de pécheurs (une dizaine tout au plus). Ils sont tout heureux de nous montrer leur fusil et de nous emmener nous ballader. Au retour, un repas gargantuesque composé de poissons nous attend.
Mais deja 16h et nous devons revenir car nous avons beaucoup de route a faire dans l’autre sens. Le coucher de soleil est magnifique et cramponnés à l’arrière de la moto, nous goutons toutes ces couleurs.
Quelques chai et kilomètres plus tard, nous sommes de retour a Sunamganj. Chez Tuhyn. Sa femme s’affaire depuis déjà longtemps avec ses aides et a préparer peut être 5 plats différents, pour nous.
5 commentaires
Je trouve ça ouf et inquiétant. L’extrême générosité est suspecte vue de France.
heureusement que vous nous racontez l’histoire de la moto une fois que vous êtes revenus
Les photos montrent à quel point vous êtes bien entourés et accueillis ! Il faut aller loin pour voir ça ! Bravo aussi pour le texte très bien écrit !
Mmmm Ca a l’air magnifique là aussi
mais que fais-tu Louis avec cette carabine ? C’est étonnant…
je leur prenais des mains pour sauver les tigres (ils en avaient buté un la semaine précédente qui venait chercher du poisson…)