Renaissance dans les Chiapas

Après nos jours de galères, nous voici enfin arrivés dans une ville on ne peut plus agréable. San Cristobal de Las Casas,oui le nom est sans fin, mais quel plaisir de s’y perdre. Nous arrivons a 6h, au sortir d’un bus frigorifique, et deja le soleil montre le bout de ses rayons ; nous pouvons voir que le ciel est intégralment bleu avec quelques petits nuages rose tendres.

4h de sommeil et une douche (malheureusement pas très chaude) plus tard, nous arpentons les rues qui sont presque toutes « bijoutées » de superbes églises au couleurs pétardes qui tranchent avec un ciel bleu klein.Force est de constater que nous avons le coup de coeur immédiat pour cette ville et nous décidons de « poser » nos valoches quelques jours et trouvons une auberge avec une vue imprenable sur la ville entourée de montagne. Seul inconvénient, la température nocturne avoisine les 5 degrés, aussi bien à l’extérieur que dans la chambre.

La ville n’est pas la seule à se montrer sous son meilleur jour, les alentours sont tout aussi incroyables.
D’abord un petit tour de barque dans le Grand Canyon du Sumidero au décor titanesque. Dans l’esprit Game au Thrones, j’ai le générique en tete, et je suis sure que l’armée des Stark et des Lannister vont bientot se faire face de chaque coté de la rive. Mais Seul quelques crocodiles massifs aux yeux jaunes nous accompagnent du regard.

Mais le comble de l’envoûtement se trouve à l’église de San Juan de Chamula. Aux abords d’une petite église simple, recouverte de peinture blanche et verte, des signalisations d’interdiction de prendre des photos donnent le ton.
Une fois à l’intérieur une atmosphère mystique nous envahit instantanément. Nous sommes bel et bien dans une église catholique, avec une croix et une effigie de Jésus accroché dessus, mais le sol est immergé d’épines de pins et le plafond recouvert de tentures (pour recréer l’image de la montagne nous souffle t’on à l’oreille). Des centaines de bougies brûlent à même le sol avec des hommes et femmes agenouillés juste devant celles-ci. Plusieurs groupes se forment. On nous explique que ces personnes sont malades et sont en présence d’un/une chaman (ici appelés « lol ») qui vient les aider à « enlever » leur mal. Des palabres nous inondent, ces flots de paroles sont stoppés quelques instants pour boire du Coca-Cola, boisson magique pour le peuple maya (notamment car faisant roter). Puis les incantations reprennent de plus belles, on apporte une poule ou coq (en fonction du sexe du malade) au chaman qui se charge de faire passer le « mal » du malade a la poule en la faisant tournoyer autour de celui-ci, toujours en continuant ces incessantes paroles. La poule à beau se débattre, son sort (à elle) est jeté, d’un coup sec on lui tord le cou une fois le mal imprégné dans celle ci.
Cela est très impressionnant à voir pour nous… nous essayons de nous faire les plus discrets et respectueux possible. Nous nous demandons si nous avons réellement notre place ici. Les visages qui nous entourent sont sereins et souriants envers nous. On nous explique qu’il est important que le monde comprenne pourquoi cela ce passe comme ceci.Qu’il ne faut pas porter un jugement trop hâtif et réfléchir aux différents rituels, croyances, religions qu’il existe sur cette planète.Une fois resorti de ce lieu, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes, un peu comme après notre expérience dans l’ashram d’Amma en Inde.

C’est aussi cela qu’apporte les voyages : une grande claque dans la gueule ! et parfois ca fait du bien.